Après Bangkok, nous avons choisi de passer nos derniers jours en Malaisie. Il était prévu de les passer à Bali, mais au dernier moment, ce fut une évidence : «retournons en Malaisie» et plus précisément à Perhentian. Ces derniers jours avant notre grand retour ont pour nous, comme un goût amer de fin d'aventure. Nous voyageons depuis 9 mois. De Paris à l'Australie jusqu'en Thaïlande en passant par Singapour et la Malaisie, nous avons parcouru près de 60.588 kilomètres. La Malaisie conclut en beauté une année fantastique faite de découvertes et d'apprentissage. Nous garderons en mémoire les instants magiques, les rencontres inattendues, les journées de galère, les paysages fabuleux et les nombreux visages croisés sur notre route.
Nous ne voulions pas attendre d'être retraités pour nous dire que nous aurions pu. Nous aurions du. Certes, la décision de partir n'est pas facile à prendre. Elle débute par une profonde remise en question de soi ; savoir ce que l'on veut, comment voit-on son avenir, que voulons nous vivre et comment. Puis vous ressentez un effet euphorisant accompagné d'un doute qui ne vous quitte jamais. Puis ensuite vient le temps où il faut affronter la paperasse, les sarcasmes et les découragements. Non, la décision de partir et de découvrir le monde -ou ne serait-ce qu'un petit bout- n'est pas facile à prendre et demande à faire face à beaucoup d'obstacles. Nous sommes tout deux passés par ces différentes phases, en se demandant si on allait se planter... Et bien 9 mois ont passés et cette décision se révèle être la meilleure que nous ayons prise. Nous sortons grandi et épanoui de cette expérience. Avec une nouvelle vision du monde et de nous-mêmes.
Cette expérience, j'ai été heureuse de la partager avec vous. Vos nombreux commentaires m'ont fait comprendre que nous n'étions pas seuls dans cette aventure. Je remercie chacun de vous pour vos mails encourageants, vos petits mots sur facebook et bien sûr, les commentaires du blog. Je remercie même ceux qui n'ont jamais laissé de commentaires, par timidité ou par correction car nous ne nous connaissons pas très bien ou même pas du tout. J'espère qu'à travers ce blog, mes ami(e)s sauront qu'ils me connaissent par cœur et les autres auront appris à mieux me connaitre. Merci pour votre fidélité (9 mois de relation, ce n'est pas rien quand même !)
Un grand nombre d'entre vous me demande quels sont mes projets à présent. Et bien, après une petite dépression «post voyage», mon premier objectif est de trouver un emploi. En tant que diplômés, nous allons donner une seconde chance aux employeurs français. S'ils ne nous font toujours pas confiance, nous emporterons avec nous notre formation, nos compétences et nos ambitions ailleurs, avec, pourquoi pas, une nouvelle opportunité de frotter nos esprits à de nouvelles cultures.
Bilan
60.588 kilomètres parcourus
2 continents
4 pays
6 rencontres via le réseau couchsurfing
2 expériences de wwoofing
3 jobs
14.000 dollars australiens gagnés
5 lifts à travers l'Australie
10 compagnons de route de 4 nationalités différentes
17.000 photos
1 blog
76 billets
285 commentaires
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"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais."
Oscar Wilde
La France déconseillait à ses ressortissants de se rendre dans la capitale. Nous suivions de très près les évènements sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères, et nous avons décidé de nous y rendre malgré le conflit. En effet, le pays est divisé depuis 2006, mais depuis le 14 mars dernier, la tension est à son comble entre « les red shirts » (chemises rouges) et le gouvernement actuel. Les «red shirts», qualifiés de terroristes par le gouvernement, sont plutôt des gens ordinaires débarqués de province. Des paysans et ouvriers qui viennent pour la plupart des campagnes pauvres du nord du pays. Les chemises rouges accusent le gouvernement de servir les élites traditionnelles royalistes de Bangkok et réclament la démission du premier ministre actuel, la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées. Voilà pourquoi pendant notre séjour, nous devions éviter tous mouvements de manifestation. Douce ironie car dès le deuxième jour, ce que nous avions pris pour le soixantième anniversaire du couronnement du roi était en fait... une manifestation. Nous étions au cœur de la manifestation... des chemises roses. Le clan des « pink shirts » soutien le premier ministre thaïlandais et appelle le gouvernement à agir contre les «terroristes», sous entendus les « red shirts ». Mais je vous jure que cette manifestation avait des allures de fête avec musique, stands de nourriture et de boissons, artisanat... et des militaires armés à chaque coin de rue. C'était une manifestation festive et pacifiste. Et c'était plutôt cool. Sur le moment. En parcourant les rues et les quartiers de Bangkok, on ressent clairement une grande tension. Des militaires avec des armes plutôt obsolètes se tiennent à chaque coin de rue de la métropole. On ne sait pas si on doit se sentir en sécurité. C'est un sentiment assez étrange.
Ce conflit ne nous a pas empêché de jouir de la cité des Anges ! Bangkok, une capitale aux mystères orientaux vivant au rythme des métropoles occidentales ! Malgré un trafic infernal, 16 millions d'habitants, une overdose de tuk-tuk et de pots d'échappements, Bangkok possède un charme authentique avec ses 400 temples et palais ! Mieux vaut apprécier la compagnie de «l'Eveillé» : Lucky Bouddha, le Bouddha d'émeraude ou encore «Wat Traimit» le temple du Bouddha d'or ! Un des plus impressionnants a été «Wat Pho». Représenté dans la position de l'accès au nirvana, «Wat Pho», le Bouddha couché, mesure près de 46 mètres et les symboles présents sur la plante de ses pieds représentent l'univers... Quoique le Bouddha d'or, lui, pèse 5 tonnes. Bref, vous l'avez compris, j'ai été littéralement charmée par tous les temples et Bouddhas ! Vous aussi vous avez un petit côté superstitieux ? Alors vous auriez aimé, tout comme moi, flâner au marché des amulettes... Tous ces stands présentant des amulettes et statuettes aux vertus protectrices, ce fut un après-midi mystique !
Rendez-vous sur le ring
Un séjour à Bangkok sans assister à un combat de boxe thaïlandaise ??? Impossible ! C'est le sport le plus populaire du pays ! Les combats se déroulent en 5 rounds de 3 minutes. Autrefois, les combattants n'avaient aucun équipement pour se protéger et de simples cordes enroulées autour des mains en guise de gants. Aujourd'hui, les gants et coquilles de protection sont obligatoires, ce qui n'a pas rendu les combats moins violents... Nous étions au premier rang. Les billets étant les plus chers mais ça valait le coup. Chaque round a été très intense, entre les éclaboussures de sueur des combattants, les cris des deux entraineurs, les encouragements des fans et les hurlements des parieurs... Assister à un combat de boxe thaïlandaise est vraiment une expérience à vivre ! Les équipes de télévision sont présentes et l'orchestre joue une musique envoutante pour rythmer les reprises des combats. Et j'ai assisté à mon premier K.O. !
Le marché flottant de Damnoen Saduak
Ce célèbre marché à deux heures de route de la capitale permet d'imaginer Bangkok il y a moins d'un siècle. Les marchands, sous leur chapeau de paille, pagaient lentement et vendent fruits légumes et nourriture de pirogues en pirogues. Un moment paisible et authentique.
Nous avons quitté Bangkok la veille où le gouvernement a menaçé les chemises rouges de les priver de tout accès à l'eau et à l'éléctricité. Quelques jours après, le leader des "red shirts" fut assassiné une balle dans la tête. Aujourd'hui, les émeutes sont terminées suite aux assauts meurtriers de l'armée thaïlandaise : 14 personnes ont été tuées mercredi dont un journaliste italien et 91 ont été bléssées dont 4 journalistes étrangers. Les leaders des chemises rouges se sont rendus, par la force. Depuis mi-mars, 68 personnes ont été tuées, dont 39 ces derniers jours. On recense par ailleurs quelque 1700 blessés. La Thaïlande n'a pas fini d'être divisée.
Ahhh Phuket... La plus grande île du pays, des plages immenses, une eau azur, mais aussi, le plus important centre touristique international du pays. Nous avons séjourné à Phuket Town, la ville principale où les maisons de style colonial jouxtent les temples chinois et les échoppes de souvenirs. J'ai choisi avec précision notre backpacker (auberge de jeunesse). L'endroit même où a été tournée la scène au début du film The Beach (Ben oui, je sais, La Plage encore, c'est mon côté groupie, j'y peux rien).Vous savez, cet hôtel miteux où tous les protagonistes se rencontrent, sans oublier la scène du suicide de cet étranger laissant cette carte mystérieuse... Et bien, nous avons dormi là. Chambre 39. Exactement dans le couloir sombre et lugubre du tournage ! Pendant que je me remémore avec enthousiasme les scènes et les prises de vue du film (« Tiens, ils ont dû placer la caméra ici et tourner le lit dans ce sens là, Guillaume Canet était ici... »), l'attention d'Alexandre est plutôt portée par l'état de la chambre. Le réalisateur a bien choisi son décor : l'hôtel est bel et bien miteux. Les sanitaires sont déplorables, les fenêtres encrassées ferment à peine, je ne parle même pas des fuites d'eau ni de l'épaisseur des murs... mais je suis contente (le côté groupie je vous dis). Et puis, en 9 mois, on en a vu passer des chambres pitoyables, le budget nous convient parfaitement et c'est l'essentiel ! Reste à mettre le nez dehors : Phuket nous voilà !!!
C'est ici que s'arrête mon enthousiasme car nous avons été très « désappointés » ! Cette île est devenue une véritable plate forme touristique ! L'architecture des bâtiments est cachée par un amas de fils électriques dont on peut entendre la surtension rien qu'en marchant dans les rues. Les commerçants vous prennent par le bras pour vous entrainer de force dans leur boutique. Les plages sont envahies par une industrie de chaises longues et de parasols. La nourriture est hors de prix et loin d'être succulente. Et enfin, il n'est pas rare de voir des bouteilles plastiques et des déchets dans l'eau ou sur le sable. Bref... nous sommes partis après 2 jours. Désappointée oui, mais contente d'avoir dormi dans la chambre 39 ! :)
PS : Je suis désolée pour le manque de qualité et de quantité des photos... mais l'inspiration n'était pas là. Les paysages renversants non plus.
Bien que le tragique Tsunami ait dévasté l'île en décembre 2004, Ko Phi Phi est d'une beauté à se décrocher la mâchoire. Une eau translucide, de longues plages de sable blanc, mais surtout des montagnes qui jaillissent de l'eau telles des icebergs. La réputation de Phi Phi n'est plus à faire. L'île a eu la meilleure des publicités à travers le monde avec le film « The Beach » (avec Léonardo Dicaprio, Guillaume Canet et Virginie Ledoyen). Tout autour de l'île, que ce soit dans les centres de plongée, d'excursion, de snorkeling ou de simples hôtels, il n'est pas rare de voir des photos de Monsieur Dicaprio. Maya Bay a été le lieu du tournage, et oui, c'est aussi paradisiaque que dans le film ! Mais Ko Phi Phi regorge de nombreux autres trésors et offre des panoramas aussi surprenants que chimériques. Avec ses fonds marins, ses plages, ses baies au cœur des rochers ou ses îlots alentours... cette petite île en forme de croissant est un petit paradis. Bamboo Island, Viking Cave, Loh Sama Bay ou encore Monkey Bay, j'ai pu assouvir mes pulsions de paparazzi !
Difficile de croire qu'un endroit aussi fabuleux ait été ravagé par le tsunami. Rappel des pertes humaines de cette vague meurtrière : 5315 morts, 8457 blessés et 2932 disparus (en Thaïlande uniquement). Le tsunami avait frappé 12 pays. L'année 2004 nous semble lointaine, mais quand on sillonne Phi Phi, on prend conscience que l'horreur qui a frappé l'île est encore bien présente. Chacun y a perdu un frère, une mère, un enfant... Certains commerçants et restaurateurs affichent via un écriteau leur témoignage, proposent de partager leur expérience et remercient chaleureusement les touristes de continuer à faire vivre Ko Phi Phi.
On vous embrasse !
Enfin arrivés à destination !
Koh Lanta... Cet archipel de 52 îles recouvertes de montagnes, de forêts tropicales et de cocoteraies. Bordée de plages somptueuses et de maisons en bois «les pieds dans l'eau», l'île a su préserver son authenticité avec son village de pêcheur. Notre logement ? Une petite cabane 100% bois à quelques pas de la plage ! J'ai été ravie en découvrant des murs en bambou tressé, un sommier et des étagères tout en bois. Notre charmante cabane cache une petite fantaisie : la salle de bain est «en plein air» ! On fait donc sa toilette sous le soleil ! C'est magique de prendre chaque jour une douche d'arcs en ciel ! Coucher de soleil, cocktails de fruits, baignades, balades : oui, la vie est difficile à Koh Lanta. Le tourisme y est très raisonnablement développé. L'île possède aussi des habitants très sympathiques et beaucoup de chiens ! Ils sont omniprésents sur toutes les plages et appartiennent plus ou moins à tout le monde... Nous avons particulièrement apprécié la compagnie d'un golden retriever qui, apparemment, se plaisait bien près de notre hamac.
Avec sa jungle luxuriante, Koh Lanta est l'endroit idéal pour faire un trekking à dos d'éléphant !
Nous avons donc sillonné la forêt tropicale sur le dos d'un éléphant un peu têtu et très gourmand. Toutes les qualités pour me plaire ! D'ailleurs qui ne serait pas têtu avec 3 personnes sur le dos vous forçant à parcourir la jungle à 38°... Je suis tombée sous le charme de ces colosses très habiles et experts en «je sais que tu caches des bananes derrière ton dos». Après ce trekking, nous avons été les spectateurs enthousiastes d'un éléphanteau : jonglage, exercices d'équilibre, performance d'harmonica, bisous sur les bras... un véritable cirque au beau milieu de la jungle !
:)
Bonjour à tous !!!
Nous quittons la Malaisie non sans un sentiment de nostalgie : son art culinaire, sa culture, ses joyaux naturels mais surtout la gentillesse et l'accueil des locaux. Notre première destination en Thaïlande ? Koh Lanta ! Et bien, je l'avoue, notre parcours pour se rendre à Koh Lanta valait toutes les épreuves d'immunité de Denis Brogniart...
Première épreuve : traverser la frontière
Venant de Langkawi, nous passons la frontière au sud ouest de la Thaïlande. Les guides du routard recommandent d'éviter ces frontières, mais nous n'avons pas le choix. Nous surveillons nos sacs de près en espérant qu'il n'y aura pas de problèmes. La douane thaïlandaise est reconnue pour être intraitable et corrompue. Et bien, nous sommes les parfaits témoins du laxisme du gouvernement thaïlandais ! Nos bagages n'ont subi aucun contrôle : aucun portail de sécurité, aucune balise à rayons X, aucune fouille, pas une seule vérification. Nous pénétrons sur le territoire comme on entre dans un moulin. Nous aurions pu être les descendants de Pablo Escobar ou importer un lot de M16, passer la frontière thaïlandaise est un jeu d'enfant.
Nous rencontrons un voyageur belge ayant aussi voyagé à travers l'Australie et un italien... italien. Nous sympathisons très vite et l'italien nous alerte : « Il faut se méfier des thaïlandais, ils chercheront toujours à vous rouler, vous manipuler et vous voler ». Sa remarque me met la puce à l'oreille...
- Le fait est que je me méfie des italiens. Souvenez-vous http://mademoiselleoz.e-monsite.com/blog,cyclones-fraudes-bancaires-et-cie,223632.html
- Le fait est que cet italien lui-même se méfie des thaïlandais...
Conclusion : il faudra redoubler de vigilance envers les thaïlandais, car si un italien juge les thaïlandais voleurs et roublards... c'est qu'ils doivent la jouer très très fine.
Seconde épreuve : acheter un ticket de bus
A peine sorti du poste de « non-contrôle », nous sommes assaillis par une horde, non pas de taxis mais de marchands de tickets de bus à la sauvette. Nous choisissons évidemment de nous rendre dans une véritable enseigne pour acheter nos tickets de bus pour rejoindre Koh Lanta. Croyez-le ou non, après 2 heures et demie de bus, on nous fait comprendre qu'il faut descendre. Nous sommes à Trang, au milieu de nulle part, et loin d'être arrivés destination. Ca sent l'arnaque à plein nez. Nous demandons des explications, et étrangement, l'équipe du bus bilingue ne semble plus parler un mot d'anglais. Nous insistons (toujours calmement) et n'obtenons que des regards fuyants et des sourires hypocrites. Penser à m'arnaquer, c'est mal me connaître. J'ai payé pour aller à Koh Lanta, j'arriverai à Koh Lanta !
Troisième épreuve : le combat Frenchies vs Thaï
Il est temps d'appliquer l'adage « aux grands mots les grands remèdes » ou « la fin justifie les moyens » et aussi notre adage fait-maison « je suis français(e) moi monsieur ! » (Je vous expliquerai en rentrant). Et voici comment nous avons bloqué le bus. Il est hors de question de laisser repartir le bus sans avoir des explications ET une alternative. Une dizaine de locaux, curieux et plutôt surpris, s'approchent de nous et miracle : l'épicière de la commune parle quelques mots d'anglais ! Nous expliquons la situation et l'épicière traduit le tout en thaï aux habitants. Pendant plusieurs minutes, ils se concertent, échangent avec l'équipe du bus, puis se concertent à nouveau. Je ne sais pas quoi penser, je n'ai aucune idée de ce qui se dit, tout ce qu'on a à faire c'est attendre. Voyant les locaux s'impliquer, l'équipe du bus confectionne un faux ticket stipulant que la destination pour laquelle nous avons payé est ici. J'hallucine... mais je reste calme. Les locaux sont de notre côté, ils ont compris l'arnaque, décrochent leur téléphone et appellent la compagnie qui nous a vendu le ticket. Après 3 coups de téléphone, la compagnie de bus promet de nous envoyer un minibus. Nous laissons le bus repartir et quelques locaux attendent le minibus avec nous. Certains continuent même de téléphoner ! Mains jointes au niveau du menton, tête baissée et grand sourire, je crois n'avoir jamais autant remercié autant d'inconnus de ma vie. Sans l'implication et le soutien des habitants, on y serait peut-être encore ! Puis le minibus est arrivé...
:)
Langkawi est un archipel de plus de 100 îles situé au nord de Penang. Ses nombreuses légendes, enchantements et maléfices qui y circulent font tout le charme et la renommé de l'île. Datant du Xème siècle, la légende de la princesse Mahsuri est une des plus célèbres : accusée à tort d'adultère, Mahsuri fut condamnée à mort et exécutée sur la place du village. Criant son innocence, la princesse, dans son dernier souffle jeta une malédiction sur l'île. Elle promit à ses habitants que Langkawi ne connaitrait ni la paix ni la prospérité pendant 7 générations. Peu de temps après l'île fut envahie par les thaïs, et durant des décennies, sécheresses et inondations ruinèrent les récoltes. Je vous rassure, aujourd'hui, le mauvais sort semble s'être définitivement envolé !
Langkawi a conservé ses rizières où les buffles d'eau continuent le travail, les villages de pêcheurs vivent au ralenti au cœur des montagnes, et la ville de Kuah, avec son aigle géant dressé au bord de mer fait la fierté des habitants. D'ailleurs, selon la légende, la ville s'est développée à l'endroit même où une saucière pleine de curry aurait été déversée lors d'un combat entre deux géants !
Nous sommes dans un backpacker sur Pantai Cenang, une plage à l'ouest de l'île. Le coucher de soleil y est particulièrement magique car toute la plage s'illumine en rose. Avec au loin un orage et de vifs éclairs, le mélange est détonant. Près de notre auberge de jeunesse se situe un spa où nous nous sommes offert un bain de lait à la rose. Vous savez le cliché des spa avec les pétales de roses dans la baignoire et les bougies illuminant la pièce ? C'était exactement ça ! Ici, c'est autant un plaisir de recevoir les soins que de les payer.
Autre petite surprise sur l'île de Langkawi : les singes. Ils sont omniprésents. Nous avons été plus que surpris avec Alexandre lorsque nous les avons aperçu ! Un véhicule a freiné brusquement, et ce que j'avais pris pour un chat au coin de l'œil était en fait un singe (je me disais aussi qu'il avait une démarche étrange). Nous avons rencontré 2 espèces différentes. Et bien, l'une est bien plus avenante que l'autre... Et oui, au beau milieu d'une balade à pied, nous nous sommes fait littéralement chargés par un énorme singe. Le singe s'est dirigé droit sur nous en grognant!
Premier réflexe : faire les gros yeux et se demander « mais qu'est ce qui se passe ?!! »
Deuxième réflexe : reculer et éviter de tourner le dos.
Pas de troisième reflexe mais plutôt une réflexion : « surtout, ne pas jouer les héros ».
J'étais apeurée (c'est que ces petites bêtes là peuvent faire de sacrés dégâts s'ils décident d'attaquer). Nous avons donc rebroussé chemin mais nous sommes sur une île... il n'y a qu'une route, nous n'avons pas le choix : il faut passer. De retour près du lieu du crime. Le gros singe est toujours là, il nous guète. Comment faire ? La solution d'Alex : se munir d'armes. Des pierres (ben oui, vous avez pensé à quoi ? L'homme est un singe comme les autres, non ?) Donc, armés de pierres, nous avons lentement progressé sur la route en faisant reculer notre ennemi. Imaginez-nous catapultant des pierres en poussant des cris, le singe reculant quand nous gagnons peu à peu du terrain... jusqu'à ce qu'il abandonne et se réfugie dans la jungle. Vous riez peut-être mais je vous assure que sur le coup, ce n'est pas drôle. J'étais persuadée que cette idée de « lancé de pierre » était mauvaise. Selon moi, si on attaquait ce gros singe, il n'allait pas hésiter à se défendre... Mais nous sommes passés ! Victoire ! J'ai eu si peur que mes jambes ont tremblées l'heure qui a suivie. J'ai aussi gardé des pierres dans ma poche pendant tout le reste de l'après-midi... juste au cas où.
Eh oui... Il fallait bien, un jour ou l'autre, quitter les fabuleuses îles Perhentian. Mais quand on sait que la prochaine destination sera l'île de Penang, le départ est tout de suite moins dur ! C'est donc reparti pour une traversée est /ouest de la Malaisie.
L'arrivée à Penang fut un peu ... disons chaotique. A peine avions-nous le nez dehors qu'une horde de taxis nous interpellent. « Taxi ? Taxi ? Hey, a Taxi ? Where do you want to go ? Taxi ?» Un taxi ? Les touristes prennent des taxis. C'est vrai que c'est tellement plus facile... On porte vos bagages et on vous dépose directement au seuil de votre hôtel, il n'y a qu'à se laisser conduire. Mais quand on «voyage » ce n'est pas le but du jeu. On sort sa carte, on demande conseil aux locaux et c'est parti, un bus, à pied, le tram... c'est toujours une grande satisfaction que de se débrouiller seuls. Le problème à Penang ? Pas de locaux aux alentours, nous sommes entourés (cernés plutôt) par des taxis. Les taxis insistent, nous déclinons leurs offres poliment : «Nous voulons prendre le bus jusqu'à la ville ». C'est là que ça se gâte. Les taxis, je n'ai jamais eu confiance en eux. Ici, on est très loin des taxis européens : pas de règles, pas de compteur, pas de prix moyen. Ici, on négocie, on marchande, chacun fait son petit business. Seulement, quand on n'a pas la moindre idée d'où on est, il est difficile de faire une estimation et donc de conclure un accord honnête. Ils l'ont bien compris et avoir une tête occidentale ici, c'est avoir autour du cou un écriteau inscrit «pigeon» en lettres clignotantes. Les taxis malaisiens ont bien des compteurs, oui, mais ils sont toujours éteints. Ne pensez même pas à demander à un taxi d'allumer son compteur. Donc exit les taxis ! « Où est l'arrêt de bus ? » Les taxis nous montrent l'arrêt de bus en question... Après 45 minutes d'attente et 15 « non merci, on attend le bus », un autre taxi nous dit que l'arrêt pour la ville est un peu plus loin, mais sûrement pas ici. Ok. On ne s'énerve pas, on a compris leur jeu. On rejoint le « soi-disant » bon arrêt de bus, toujours poursuivis par une bonne dizaine d'entre eux. Après 30 minutes d'attente (toujours pas de bus, hein, évidemment), un taxi nous conseille de rejoindre l'arrêt que nous venons juste de quitter. Je commence alors à perdre patience et demande à quelques locaux qui semblent attendre aussi. Je n'obtiens pas de réponses bien claires. Je comprends. Les locaux ont peur des représailles des taxis s'ils font échouer leur manigance. C'est là qu'un homme nous propose discrètement de nous déposer en ville, sa femme doit venir le prendre dans quelques minutes. En attendant sa femme, on ne se parle pas, on ne se regarde même pas, et dès que la voiture est arrivée, vite vite vite, dans la voiture ! Super !!! Nous avons eu la chance de rencontrer ce couple charmant qui n'a pas hésité à nous aider, ils nous ont déposé dans Chinatown, et nous ont même conseillé un hôtel. Une rencontre, un bel échange, des conseils sur les sites à ne pas manquer et cerise sur le gâteau, une course gratuite. Les galères et les sauvetages de dernières minutes, c'est ça un beau voyage !
Parlons de Penang maintenant. On appelle l'île « la Perle de l'Orient », c'est l'un des sites les plus visités de Malaisie. Nous y avons découvert Georgetown, la capitale de l'île, pendant quelques jours. Georgetown est majoritairement chinoise. Le centre-ville est très typique car épargné par la modernisation qui fait rage dans le reste de l'île (d'ailleurs, la ville se bat pour figurer au Patrimoine mondial de l'UNESCO). Les vieux quartiers sont de véritables labyrinthes, en flânant dans les petites ruelles, on découvre des édifices coloniaux, des artisans perpétuant la tradition des petits métiers, des pharmacies plus que douteuses, des restaurants ambulants, des boutiques de vêtements traditionnels, et surtout des temples, dont le Hainan Temple, l'un des plus anciens de Georgetown. Devant chaque boutique, on peut apercevoir des sortes de petits « autels », des supports en bois à connotation religieuse richement décorés et fixés aux murs. Les propriétaires y placent des offrandes, des bougies et y font bruler de l'encens pour demander la protection de leurs boutiques.
Autre joyau de l'architecture de Penang, le Cheong Fatt Tze Mansion, une splendide maison bleue construite selon les règles du « Feng Shui » par un puissant commerçant chinois (si vous avez vu le film Indochine avec Catherine Deneuve, c'est ici que ça se passe !)
Nous vivons dans une pension bon marché dans Chinatown, les temples bouddhistes ne sont donc pas très loin ! Nous sommes aussi tout près du quartier indien. Il suffit de longer la rue pour être au cœur d'une ambiance 100% bollywood ! Des objets on ne peut plus « kitsch », de la fumée sortant des cuisines des restaurants, des DVD et CD pirates des bestsellers hindous, des shop d'antiquités, des tuk-tuk (vélo taxi), tout ça au rythme de musiques traditionnelles indiennes et sous un soleil de plomb.
Bisous a tous
;)
Notre restaurant préféré à Perhentian, c'est « chez Nia » : cinq tables à même le sable à trois pas de la mer. C'est le paradis pour nos papilles. C'est d'ailleurs notre « QG », on y commande des jus de fruits frais pressés à gogo pour siroter sur la plage et je ne me lasse pas de commander chaque jour des succulents « roti canai » (spécialité malaise). Au paradis, les jus de fruits frais sont à 5 Ringgits Malaisiens (soit moins d'un euro), et les « roti canai » de 2 à 3,50 RM (l'équivalent de 60 centimes d'euros). Oui, je sais, une véritable fortune. Mes papilles sont aussi sous le charme du poisson fraîchement péché, grillé accompagné d'un riz subtilement parfumé à la noix de coco et au citron vert. Un délice à un prix indécent... :)
Comme si les cocotiers, le sable blanc, la mer turquoise, la gentillesse des locaux et les « roti canai » se suffisaient pas, on trouve à Perhentian des récifs coralliens à même la plage ! Il suffit de rentrer dans l'eau à 28°, faire cinq ou six brasses, mettre la tête dans l'eau et un monde marin extraordinaire s'offre à nous ! Donc voici notre rythme de vie sur les îles Perhentian : se lever avec le bruit des vagues, ouvrir les volets en bois qui grincent et s'étonner que la mer soit toujours aussi belle, enfiler son maillot de bain, marcher le long de la plage jusqu'à « Nia's café », siroter son jus de fruits frais et déguster un roti canai au miel, complimenter Nia, lui dire « à ce soir », mettre son masque et son tuba et aller voir danser Nemo près des anémones.
Nous avons été faire du snorkeling autour de l'île. En compagnie de qui ? Le mari de Nia évidemment. A bord de sa barque, il nous a emmené sur 4 sites extraordinaires qui portent bien leurs noms: Shark Bay - Coral Bay - Turtle Point et Blue Lagoon.
Sur chacun de ces sites, une eau claire, un corail à couper le souffle et un festival de poissons colorés. En parlant de souffle, j'ai eu le mien coupé quand un requin est passé à 2 mètres de moi. Ce sont des requins des récifs, inoffensifs pour l'homme, il parait. Je doute qu'un poisson de 2 mètres avec plusieurs rangées de dents aussi aiguisées que des rasoirs soit inoffensif pour l'homme, mais on dit ici que « l'homme est une proie trop grosse pour lui ». Je ne vous cache pas que J'ai fait une petite prière pour ne pas croiser un requin plus optimiste que la moyenne...
Bilan de cette journée fabuleuse : 6 requins, 2 tortues, des millions de poissons, des récifs extra et un « guide-taxi » très sympa à bord d'une petite barque de pêcheurs... sensationnel !!! Et pour se remettre de nos émotions, direction « chez Nia »...
;)
Après la découverte de Kuala Lumpur, direction Kuala Terengganu, l'état le plus traditionnel de Malaisie !
Loin de la frénésie industrielle de la côte ouest, l'est de la Malaisie est le véritable berceau de la culture malaise. Le Terengganu est bordé de longues plages de sable blanc et a conservé le charme de ses villages de pêcheurs. L'atmosphère est radicalement différente à l'est, car le touriste ici est rare. Bien qu'avec un pantalon, les épaules recouvertes, les cheveux attachés et un châle autour du cou, je sens tous les regards braqués sur moi dès notre arrivée. J'avoue que je me suis déjà sentie plus à l'aise. Mais après quelques heures, je me suis rendue compte qu'ils étaient au contraire ravis de nous voir. A peine se dirige t-on vers un restaurant (un boui-boui quoi) qu'on nous attribue déjà une table avec un sourire et le menu. Chaque personne fait l'effort de communiquer en parlant quelques mots d'anglais. On nous explique le menu, on nous indique le bon chemin, on nous conseille des destinations, on nous parle même de la coupe de monde 98 et de Zidane. Je ne suis plus mal à l'aise. Disons juste que notre présence surprend et attire la curiosité des locaux. Il n'y avait aucun mauvais jugement, loin de là...
Nous voyageons au jour le jour sans savoir où nous allons dormir le soir, mais, en quittant Kuala Lumpur, nous avions une petite idée derrière la tête : les îles Perhentian qui, parait-il, sont de véritables joyaux de la mer de Chine méridionale. Pour se faire notre opinion, direction Kuala Besut, le port d'embarcation... enfin le port... imaginez plutôt une dizaine de barques colorées au bord de l'eau. Arrivée sur Besar, une des îles Perhentian. Sable nacré, eaux translucides aux reflets verts et bleus, le tout bordé d'une jungle luxuriante avec un ciel bleu azur. Pincez-moi je rêve. Des hamacs sont fixés aux cocotiers qui bordent les plages et les petites barques de pêche tanguent au doux rythme des vagues. Les portes du paradis.
Aucune route ne vient perturber les lieux. Ici, on se déplace d'île en île en barque. Sur l'île, des cabanons rudimentaires ou des petits chalets en bois bordent les plages et sont tenus par des familles malaises. D'ailleurs, ces îles sont une destination pour les locaux eux-mêmes. Les shorts et les bikinis sont autorisés, c'est les vacances !!! En parcourant l'île, on découvre les maisons des pêcheurs et des plages si désertes et si parfaites qu'on hallucine. On est seuls au monde.
Le tourisme est peu développé, les locaux sont tous heureux de voir de nouveaux visages. Les enfants vous disent « hello », certains courent vers nous pour toucher notre bras avec un grand sourire. Un sourire comme pour vous dire «bienvenue chez moi»...
:)